Un peu d’histoire…
On l’appelait historiquement « Anse de la Fontaine du Roi », il devient « Anse de la réserve » à partir du XIXème siècle : la première vie du port en question est exclusivement militaire, car l’Anse appartenait au Fort Saint Nicolas. Et si elle change de nom, c’est parce que le commandant du fort y faisait semer, selon la rumeur, des petites moules… Le privilège militaire est toutefois suspendu au début du siècle. De fait, la physionomie du port change. Les civils peuvent donc enfin fouler les quais, en contre bas du Pharo. On y installe une sécherie de morues, un parc à coquillages et juste au-dessus de l’anse, un restaurant. Il s’agit de La Réserve. Et il inspire les auteurs les plus illustres, puisqu’Alexandre Dumas y fera déjeuner Dantès et Mercédès pour leur repas de fiançailles…
C’est en 1843 que la Chambre de Commerce et d’Industrie entre la première fois dans l’histoire. Elle est en effet désignée pour gérer la location des lieux et les querelles qui peuvent en découler, suite à l’utilisation du port pour l’entrepôt du bois de mâture. Il faut savoir que les eaux saumâtres de l’Anse de la réserve sont « particulièrement favorables », selon les termes de la Chambre, pour conserver ce bois propre à confectionner les mâts des bateaux selon la technique de « l’enclavation », qui consiste à immerger le bois dans l’eau ou la vase. Marseille était, par ailleurs, un port à bois réceptionnant des bois venant des pays nordiques pour les bois blancs, mais aussi des bois exotiques venant d’Afrique. Ainsi le premier bail entre le génie militaire sis au fort Saint Nicolas et la CCI est signé en 1851. Laquelle sous-loue à deux, puis trois personnes pour cette activité d’entrepôt de bois de mâture. Baux renouvelés, ce jusqu’à la mise aux enchères de la concession de l’Anse en 1939.
Il faut attendre 1959 (et la Vème République, qui voie les ports entrer dans le domaine public) pour que l’Anse de la Réserve vogue vers sa vocation actuelle. En effet, le service maritime du département attire cette année-là l’attention de Marseille sur le fait qu’il y a un besoin de développer les ports de plaisance à cause de la popularité grandissante de ce type d’activités de plaisance et plus précisément, des sports nautiques. Ainsi le projet de transformer l’anse de la Réserve en port de plaisance est-il validé en 1963 par la CCI. Chose faite donc au printemps 1964. L’UNM et le Rowing Club vont y être déplacés, puis le bâtiment du Rowing Club, patrimoine du XXème siècle, sera construit trois ans plus tard. En 1973, c’est la Ville de Marseille qui hérite d’une concession de 50 ans pour l’établissement et l’exploitation du port de plaisance. Avant que la CCIAMP ne signe à son tour, en 2018, une convention de Délégation de Service Public avec la Métropole Aix-Marseille-Provence pour la gestion et l’animation du plan d’eau et du terre-plein de l’Anse de la Réserve pour une durée de 12 ans. Un an plus tard, elle signera par ailleurs une convention la liant aux trois clubs historiques de l’Anse de la Réserve : l’Union Nautique Marseille UNM, le Rowing Club Marseille et les Scouts Marins.